Depuis que j’ai découvert P.H.O.B.O.S. en 2005 avec le premier album Tectonics, je suis la carrière du Français avec la plus grande délectation. En effet, la musique proposée est à la frontière de tous les genres que j’affectionne : la profondeur ambient indus d’un Lustmord, la rigueur martiale d’un Godflesh, l’inventivité et la puissance de Proton Burst, la dissonance noire de Blut aus Nord (cf. le split de 2014) et, surtout, une originalité sonore indéniable, qui vit, mute, évolue au fil des albums, faisant systématiquement de ces derniers des expériences auditives aussi uniques que cauchemardesques.

Alors que le précédent, Atonal Hypermnesia (2012), développait des compositions avoisinant le quart d’heure, Frédéric Sacri revient dans Phlogiston Catharsis à des formats plus concis mais qui ne perdent rien de leur potentiel horrifique. Je note juste un retour au premier plan des guitares aliénantes et d’un esprit Death Industriel plus marqué, le chant quant à lui étant toujours aussi irréel.

Il m’est vraiment très difficile de mettre des mots sur une musique aussi étrange, sombre et surréaliste. Je vois ça comme une forme d’art abstrait créant ses propres formes, sa propre géométrie et ne répondant qu’aux lois de sa propre nature inhumaine. Encore une fois, P.H.O.B.O.S. parvient à étendre les frontières de son monde sans pour autant empiéter sur des territoires connus. Le disque hallucinant d’un compositeur de génie. Branlée, comme d’habitude.

 

- Arno / sep 2018 (9,5/10)

https://www.soilchronicles.fr/chroniques/phobos-phlogistoncatharsis

 

<<