Il était une fois une entité du nom de Godflesh : humaine en ce qu'elle était l'enfant de l'ère industrielle, divine de par les transes qu'elle créait chez ses fidèles et l'empreinte qu'elle laissa ici-bas. Une légende dit qu'elle se précipita dans un volcan où la lave attaqua ses tissus, l'humanité de son être en somme… Seul le souffle divin subsista et, dépourvu d'enveloppe charnelle, il fut condamné à errer dans le basalte en fusion, au gré des mouvements tectoniques qu'il commandait désormais. Grondements - la fusion du minerai produisant d'ailleurs comme des sons de guitare, eux-mêmes tout à fait intégrés au maelström total - martèlements hypnotiques dignes d'une procession de géants : la divinité qui n'avait plus rien d'humain se muait déjà avec ampleur, prenant son temps et ne jouant sa colossale musique qu'à l'intention d'elle-même (l'atmosphérique " Engulfed In Subduction ")… Jusqu'à ce qu'un certain Frédéric Sacri parvienne à l'enregistrer, dévoilant à cette occasion l'existence d'une voix démoniaque et hargneuse, probablement celle d'un Héphaïstos détrôné en son royaume (" Inseminator/Matrix "). Si les exégètes se mirent à employer le mot " doom " pour P.H.O.B.O.S., c'est en pensant à des entités limites comme Hyatari. Car jusqu'au-boutiste, le démon l'est assurément… mais le sacre n'est-il pas à ce prix ?

- Elodie Denis (8/10)

 

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